Métamorphose
quand un parfum de nostalgie vient me chatouiller la pointe du coeur telle l'épine qui égratigne... Quand une goutte, larme de sang l'emperle... Je deviens close si close que j'ai envie tout comme l'huître de me refermer sur moi-même...
Quand la page est trop difficile à lire et que j'ai envie de la tourner, je deviens "chose", petite "chose" et j'ai envie d'abandonner ce livre qui me chamboule les idées... mais tu t'approches et je m'accroche à ce chapitre inachevé...
Quand la branche de l'arbre gratouille de sa feuille le rebord de ma fenêtre... il me semble qu'elle me murmure ses chuchotis... je deviens prose, petite prose et j'ai envie d'être plume pour poétiser mes sentiments...
Quand je rencontre le lièvre au petit matin et qu'il m'invite à suivre son chemin... je me sens si bien... et j'ose oui j'ose... lui tendre ma main en espérant qu'il ne s'enfuira pas dans le sous-bois...
Quand la libellule patine de fantaisie la surface de l'onde... Qu'elle caracole et dégringole. S'écartille et fait des vrilles... je deviens pause, petite pause et j'ai envie d'être l'aile effleurant ton âme si belle...
Quand mon corps se déplie et qu'il te raconte son histoire de vie par mes rides et mes replis, par mes regards et mes envies... je deviens rose, petite rose rougissant comme timide enfant...
Quand la vie pépite comme l'oiseau si beau qui s'égosille... Quand le ciel est cotonné et que j'ai envie d'atteindre les nuages... je deviens autre bien oui une autre... et je sens mes ailes repousser...
Quand le soir décline et qu'il se teinte d'orangée... j'ajoute du bleu et du mauve... beaucoup de mauve... je me fais câline et je soupire en attente de l'étoile qui saura me rappeler que tu es belle et toujours à mes côtés...
Quand je crois que je n'ai plus rien à dire, plus rien à écrire... je deviens métamorphose et je sens que tu n'as pas encore dit ton dernier mot et que tu as besoin de ma main pour te dire et pour que j'écrive qu'il faut espérer en ce monde divin où maintenant tu es si bien... Je deviens alors sourire malgré mon chagrin, je deviens alors bras pour enlacer et oreille tendue pour capter tous les messages apportés par le vent de l'amitié partagée...
Quand je pense à toi... je deviens MÉTAMORPHOSE et j'ose te voir où personne ne pourrait se douter te trouver. Je sais maintenant que tu es rose parfumée, lièvre excité, libellule ou feuille enchantée... Je sais... Je sens que tout n'est que MÉTAMORPHOSE! Oui, le sourire fait alors place aux soupirs!
Je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle ma libellule!
Jovette Mimeault
7 août 2001