Solstice d'hiver
Glissement d'étoiles
Le vautour ange de l'automne
A digéré les entrailles
Il a remis au ciel le goût de la terre
Il est devenu aigle
Son vol immense et lent
Lisse l'éther, dessine l'éternel
La poésie liquide s'est évaporée
Givrée en étoiles de neige
C'est la fête dans l'univers
C'est l'instant de l'étincelle
Le souffle de l'haleine s'interrompt
Le silence ouvre la porte du temps
Du grand vide jaillit l'étincelle
Elle est là, elle est là...
La grande artiste du mystère
Elle s'infiltre dans les regards béants
Elle grandit dans les coeurs choux-fleurs
Elle danse dans l'onde plaisir du corps
C'est elle, c'est bien elle
L'amante aimante qui s'enfante
Précipité d'étincelle
Amour sculpteur de la matière
Incarnation, incarnation...
Battement de sève, gargouille de sang
Marée salée, grondement dorganes
Chaleur de terre, douceur de chair
Tu es là, tu es là...
Ton corps posé dans le présent
Tu ouvres tes yeux pour la première fois
Je plonge dans ton regard de nouveau né
Je nage dans le gris bleu de la mer de tes yeux
Et je vacille, je m'émerveille
Je me souviens que ma vie aussi est immense
Et que mon corps vivant est mon plus beau paradis.
Françoise MARTIN MARIE